Le 9 mai, c’est la fête de l’Europe. Il y a 64 ans était signé le premier traité marquant définitivement la fin de l’opposition entre la France et l’Allemagne : le Traité de Paris, instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier. L’idée de Robert Schuman était aussi efficace que simple : l’industrie de la guerre nécessitant du charbon et de l’acier, la mise en place d’un marché unique pour ces deux ressources empêcherait de facto une nouvelle guerre opposant nos deux pays d’éclater.
Aujourd’hui, à l’heure des armes chimiques, des attaques terroristes et de la cybercriminalité, à l’heure où les interdépendances préexistent aux problèmes au lieu de constituer les solutions, nous devons adapter notre défense. Nous ne parviendrons pas – et le devrions-nous si nous le pouvions ? – à lutter contre la mondialisation. Nous avons en revanche la responsabilité de nous prémunir contre ses effets nocifs et, parallèlement, d’en tirer tous les bénéfices pour l’intérêt général. La cohésion doit être plus forte que jamais, si nous ne souhaitons pas sombrer économiquement, socialement, écologiquement et surtout sur le plan de nos valeurs – respect, solidarité, tolérance, égalité, liberté…
Pourtant, au lieu de cela, nous assistons à une course effrénée de chacun, individu ou État, pour son propre petit profit. Le bien commun est délaissé et cède la place à une concurrence accrue, au dumping fiscal et social. Le résultat à court terme est certainement satisfaisant pour certains. Mais à ce rythme, on se fait vite rattraper, on trouve toujours plus fort que soi. Et, surtout, jamais le résultat à moyen ou long terme n’est satisfaisant pour tous ni chacun.
Nouvelle Donne le déclare sans ambages : nous sommes un parti humaniste, ambitieux, audacieux, et pro-européen. Aucun autre projet de société ne serait d’ailleurs aujourd’hui viable. Et Nouvelle Donne explique comment s’y prendre, pour retrouver le chemin vers plus d’Europe, dont nos États, irresponsables, se sont détournés il y a quelques dizaines d’années.
Tout d’abord, remettre les citoyens au cœur de la réflexion politique. Pour que l’Europe soit réellement démocratique, les citoyens doivent y être représentés plus efficacement. Le Parlement européen doit être le lieu du pouvoir, et sa composition doit déterminer celle de la Commission européenne – le gouvernement de l’Union.
Les gouvernements, via les programmes scolaires et les programmes d’échanges, les médias de masse, les partis politiques ont chacun une énorme responsabilité d’éducation populaire pour expliquer l’Europe de manière pédagogue, et nous aider à nous défaire du parti pris opposant systématiquement « Bruxelles » aux États membres. Ainsi, les 500 millions de citoyens européens se sentiront concernés et découvriront leur capacité d’influence. Une Europe consciente de ses responsabilités et de sa puissance, grâce à la primauté des représentants des citoyens, c’est aussi une Europe désireuse et capable de faire face aux lobbys les plus puissants.
Pour cela, il faut impérativement reprendre la main sur la finance, par exemple en séparant strictement les banques d’affaires et les banques de dépôt : ainsi, les banques ne pourront plus spéculer dangereusement avec notre argent, elles seront seules responsables en cas de perte, et se retourneront vers leurs actionnaires et non vers l’État. L’argent des citoyens sera protégé.
Ensuite, répartir les compétences de l’Union européenne et des États membres en fonction du niveau le plus pertinent. L’Europe est à l’envers ! Les compétences fédérales auraient parfois plus de sens si elles étaient gérées localement, tandis que la gestion de nombreuses autres compétences par les États membres est absurde : la défense, les affaires étrangères, les politiques environnementales, sociales et fiscales n’ont de chance de succès que si elles sont européennes. Parce que faire des pas de géant à 28 n’est pas forcément facile, une Zone d’action comprenant une dizaine d’États membres pourrait constituer une sorte d’Europe d’avant-garde dans ces domaines.
Il faut aussi miser véritablement sur l’Europe sociale, en adoptant un Traité de convergence sociale. L’Union européenne a vécu un tournant néolibéral dans les années 80, à l’époque de Margaret Thatcher. Il est grand temps de revenir aux fondamentaux, et de placer la priorité sur le bien-être des citoyens. Les critères de convergence économique ne sont pas nécessairement superflus, mais la convergence sociale est au moins aussi essentielle. L’Union européenne doit contraindre les États membre sur des chiffres liés au taux de chômage, à l’éducation, au logement, au taux de pauvreté et à la solidarité avec les pays tiers. Elle doit mettre un terme à la concurrence fiscale et sociale à tous crins qui engendre la fuite des entreprises et, par conséquent, des emplois, au sein même de notre espace commun, sans jamais prendre en considération les conditions de vie des citoyens. Un impôt européen sur les bénéfices des entreprises et un salaire minimum en cas de délocalisation permettraient de lutter efficacement contre le dumping et la dégradation de nos conditions de vie. Elle doit également financer un Pacte énergie-climat-pouvoir d’achat, permettant d’agir massivement contre le dérèglement climatique tout en créant des emplois et en permettant aux ménages de faire des économies, au lieu de financer des banques irresponsables.
Enfin, les politiques d’austérité ne sont pas une fatalité. Nous pouvons notamment refinancer la vieille dette publique au taux de 1 %, pour économiser des milliards d’euros chaque année. Plus largement, la Banque centrale européenne doit voir son mandat élargi, pour s’occuper non seulement de la monnaie mais également mettre en place une politique visant le plein emploi.
Oui, l’Europe telle que nous la vivons aujourd’hui est loin d’être parfaite. Mais oui, elle est indispensable pour faire vivre notre projet de société, notre civilisation, et nous avons des solutions pour y parvenir. Alors, n’attendons plus, et reprenons la main !
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