A l’issue de l’examen par le Sénat du projet de loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte, Nouvelle Donne ne peut que souligner le manque d’ambition et la vision conservatrice de la Haute assemblée.
Trois points illustrent cet immobilisme « vieille donne » :
- L’abandon de certains objectifs structurants ;
- L’absence de financements à la hauteur de l’enjeu que représente la transition énergétique ;
- L’absence de vision progressiste du texte alors que l’urgence climatique nous impose une véritable « transformation culturelle ».
L’abandon d’objectifs structurants
Nouvelle Donne dénonce notamment la suppression de l’objectif intermédiaire de réduction de 20 % de la consommation d’énergie en 2030, étape indispensable pour structurer l’action de la France et lui permettre d’atteindre l’objectif annoncé de réduire de moitié de la consommation énergétique finale en 2050.
De la même manière, Nouvelle Donne émet de sérieux doutes sur la capacité de la future loi à réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique français dans la mesure où les sénateurs ont décidé de supprimer l’échéance de 2025 pour ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité nationale tout en décidant d’augmenter la capacité maximale de production d’électricité d’origine nucléaire en faisant passer le plafond de 63,2 à 64,85 Gigawatts.
Toujours pas de financement à la hauteur de l’enjeu
Nouvelle Donne condamne l’absence dans le texte actuel de stratégie de financement à la hauteur de l’enjeu que représente la transition énergétique. Nouvelle Donne appelle donc à donner à cette loi une véritable consistance sur ce sujet et rappelle que la création monétaire est un levier majeur pour :
- Financer la rénovation thermique des bâtiments ;
- Développer l’éco-mobilité et en faire bénéficier le plus grand nombre ;
- Financer le déploiement des productions d’énergies renouvelables ;
- Financer la formation (scolaires, chômeurs et reconversions) aux compétences nécessaires à cette nouvelle économie (métiers du bâtiment et de l’agriculture notamment)
Pour sauver les banques privées, la Banque centrale européenne n’a pas hésité à créer 1000 milliards d’Euros entre décembre 2011 et janvier 2012. En 2014, la BCE a de nouveau débloqué 1000 milliards. Nouvelle Donne exige que cet argent serve à financer la transition énergétique en Europe plutôt que d’aller une nouvelle fois aux banques.
La « transformation culturelle » nécessaire n’aura pas lieu
Nouvelle Donne souligne enfin que changer la manière dont nous consommons l’énergie et diviser cette consommation par deux d’ici à 2050 revient à modifier profondément l’organisation de l’économie et de notre société. Ces changements nécessitent une « transformation culturelle » et donc un effort de pédagogie tout à fait majeur qui n’apparaît ni dans le texte actuel du projet de loi, ni dans les débats, ni dans la communication des responsables politiques de tous bords.
Commission thématique nationale Environnement de Nouvelle Donne