Membre du collectif Stop TAFTA, Nouvelle Donne s’est prononcé très tôt pour l’arrêt des négociations entamées sur le Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (Transatlantic trade and investment partnership ou TTIP) en rappelant que le mandat donné à nos élus n’a jamais prévu de s’asseoir à la table des plus grands prédateurs économiques de la planète pour céder à leur appétit de casse sociale et environnementale.
Susan GEORGE, co-fondatrice de Nouvelle Donne, a fait de la lutte contre ce projet de traité son cheval de bataille. Dans une tribune cosignée dans Mediapart avec Cécile MONNIER, deuxième sur la liste de Nouvelle Donne dans le Sud-Ouest, elles soulignent que :
“Ce traité a été conçu et façonné depuis de longues années par des multinationales des deux côtés de l’Atlantique, dont le souci majeur est de réduire et « d’harmoniser » vers le bas les deux systèmes. Ces entreprises pensent ainsi économiser des milliards d’euros, mais cette économie se fera au prix d’une baisse de la protection du consommateur, de sa santé, de sa protection sociale et de l’environnement.” Elles rappellent aussi que ce traité est “négocié dans un déni de démocratie total : même les parlementaires européens n’ont pas le droit de le lire ou de consulter les compte-rendus des cycles de négociation.”
Dans une autre tribune publiée avec Françoise CASTEX, elles écrivent :
“Ne soyons pas dupes des arguments utilisés par les artisans du TTIP, à commencer par la création d’un million d’emplois en Europe que l’on nous fait miroiter régulièrement. Il s’agit là de l’estimation la plus optimiste d’un think-tank londonien ultralibéral, et valable essentiellement pour l’Allemagne et le Royaume Uni (400.000 emplois chacun) et à l’horizon 2030. Entre-temps, combien d’emplois perdus dans les filières qui se trouveront soumises à rude concurrence (agriculture, hautes technologies, automobile…) ?”
TTIP, la fuite en avant libérale. Françoise CASTEX et Susan GEORGE, Mediapart, 26 mars 2014
Comme le rappelaient Pierre LARROUTUROU et Eric ALT à l’occasion de la Journée européenne de mobilisation contre le grand marché transatlantique (TAFTA) le samedi 17 mai :
« Poursuivre les négociations avec les États-Unis, c’est poursuivre l’illusion d’une possible relance de la croissance et de l’emploi par le libre-échange, alors que la concurrence accrue provoquera des baisses de salaires et des destructions massives d’emploi. Nous avons les moyens de relancer le progrès et la transition écologique en Europe, même avec une croissance faible, et sans en passer par un tel traité de libre-échange. Nous proposons de :
- négocier un traité européen de convergence sociale basé sur 5 critères (taux de chômage et taux de pauvreté inférieurs à 5%, taux de mal-logés et taux d’illettrisme à l’âge de 10 ans inférieurs à 3%, aide publique au développement au moins égale à 1% du PIB)
- créer un salaire anti-dumping social, dans la logique inverse de celle des détachements de travailleurs ;
- instaurer des mesures en faveur de l’emploi, notamment par un nouveau partage du temps de travail et des investissements dans la reconversion écologique de notre économie ;
- retrouver des marges de manoeuvre budgétaires en créant un impôt européen sur les bénéfices non-réinvestis des entreprises, en luttant contre l’évasion fiscale, en levant le secret bancaire et en interdisant l’accès aux marchés publics aux entreprises utilisant les paradis fiscaux.
Les 50 milliards d’euros perdus chaque année du fait de la fraude et de l’évasion fiscale représentent l’équivalent des coupes dans les retraites, les remboursements de santé et les budgets publics prévues par le « pacte de responsabilité ».
Susan George : « C’est le marché qui décide, ce… par Marianne2fr