Santé et protection sociale
La Charte de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), signée par la France, affirme que “bénéficier du plus haut standard possible de santé constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain”.
Pour Nouvelle Donne, la santé physique et mentale est un bien commun qui nécessite l’accès pour tous à des soins de qualité, indépendants des lobbies industriels, et dont le coût doit être pris en charge par le système de protection sociale. Aujourd’hui, l’espérance de vie en bonne santé, sans incapacité, est en baisse : alors même que nous disposons de moyens inédits, le monde dans lequel nous vivons malmène notre corps et notre esprit.
Le Service Public de la santé a été particulièrement dégradé par les gouvernements successifs depuis des décennies, et encore davantage pendant la crise sanitaire malgré les beaux discours. Il doit bénéficier de moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux. La pénibilité de certaines professions doit être reconnue ; les conditions de travail doivent être améliorées ; la précarité de certains métiers du soin et du lien doit cesser.
Au niveau européen, nous souhaitons promouvoir une coopération pour un Service Public Européen de la Santé incluant la recherche médicale et pharmaceutique, la production de médicaments et de leurs composants, ainsi que le matériel médical.
Engager une gestion collective, responsable et transparente de la crise sanitaire
Nous savons désormais que nous allons devoir vivre avec le virus et que nous serons à l’avenir sans doute confrontés à d’autres pandémies. Il est donc nécessaire d’apprendre à gérer au mieux la crise sanitaire sur le long terme et à anticiper de futurs épisodes. Ces mesures spécifiques s’inscrivent dans une vision de la santé plus systémique, résiliente et préventive, où on pense à tous les systèmes en amont de l’hôpital pour limiter autant que possible l’admission en réanimation. L’ensemble de notre programme vise à sortir d’une logique uniquement comptable du service public de la santé, à aller vers une politique du prendre soin et à se donner les moyens de limiter au mieux les situations de détresse absolue pour les soignants comme pour les patients.
- Sur le court terme, créer une convention citoyenne qui fasse un état des lieux de la crise sanitaire actuelle : audition de médecins, de virologues, de vaccinologues, de sociologues, de psychiatres, de philosophes, d’associations de patients, pour avoir une vue globale de l’épidémie en 2022 et pouvoir en dresser un bilan auprès de la population.
- Sur le long terme, mettre en place un organisme indépendant du milieu médical et pharmaceutique, directement rattaché au ministère de la santé, qui aura pour fonction de superviser les études réalisées par les laboratoires et qui œuvrera démocratiquement et en toute transparence pour gérer les crises sanitaires (communication publique de toutes les informations…).
- Limiter les prérogatives du Conseil de Défense et de Sécurité Nationale (CDSN) aux questions de défense et de sécurité ; toutes les autres problématiques, santé, environnement, sécurité énergétique et économique, relèvent des instances démocratiques de la République, c’est-à-dire du parlement et du gouvernement. (mesure développée dans la thématique Démocratie et institutions “Supprimer les lois liberticides”)
- Expérimenter la mise en place de détecteurs de CO2 dans les lieux clos : écoles, collèges, lycées, universités, restaurants, magasins… L’objectif est de savoir à tout moment si l’air est vicié et de permettre d’agir en conséquence : ventilation, aération et amélioration du système existant lorsqu’il se révèle déficient…
- Lever les brevets sur les vaccins afin de permettre de mettre en place des mesures équitables et de réduire les inégalités en période de pandémie.
Redonner des moyens à la fonction publique hospitalière
- Engager un plan de développement et de valorisation de la fonction publique hospitalière : revaloriser les salaires, augmenter les effectifs, améliorer les conditions de travail des personnels, prendre en compte la pénibilité du travail.
- Repenser et encadrer le financement des Établissements de Santé en prenant en compte l’activité, le rôle social, l’anticipation des crises, la prévention et l’éducation à la santé, la formation, la qualité des soins et la production de données de soins.
- Recruter des personnels de santé, rendre les métiers du soin plus attractifs pour tous les personnels (notamment les infirmiers diplômés d’État (IDE), créer des postes de praticiens hospitaliers : pour cela, augmenter les capacités de formation de façon à obtenir un ratio minimal décent de patients par personnel.
- Arrêter les fermetures de lits et anticiper une nouvelle crise sanitaire. Pour cela, redonner de vrais moyens à la réserve sanitaire et prévoir la transformation rapide des établissements de santé pour pouvoir ouvrir des lits de réanimation en quelques jours (personnel formé mobilisable, matériel et médicaments disponibles, organisation).
Garantir la santé pour tous
Nous voulons garantir un accès pour toutes et tous à des soins de proximité de qualité et constituer pour l’avenir un véritable service public de médecine de proximité adapté aux besoins de la population.
- Repenser le maillage territorial des hôpitaux, des maternités, des dispensaires ou des maisons de santé publics, en redéfinissant le rôle des activités libérales et en arrêtant les fermetures d’hôpitaux.
- Favoriser l’égalité dans l’accès aux soins en luttant contre les déserts médicaux, paramédicaux et pharmaceutiques : développer les maisons de santé regroupant des professionnels médicaux et paramédicaux, en milieu rural et urbain, avec un “contrat de qualité” en lien avec les collectivités locales et l’Agence Régionale de Santé (ARS), aider à l’installation, réfléchir à l’attractivité pour les professionnels de santé en donnant des moyens et en incluant les professionnels dans les politiques dédiées dès les années d’études.
- Augmenter les capacités d’accueil des étudiants dans les professions de santé en tenant compte de la réduction du nombre de médecins et surtout de l’évolution de leur mode de vie et de travail, qui influe sur l’offre globale de temps de consultation et de soin, en concertation avec les personnels de santé.
- Former les professionnels de santé à l’accueil et au soin des patients en situation de handicap. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur l’expertise des associations.
- Veiller à l’accessibilité des établissements de santé.
- Intégrer les aidants familiaux et les professionnels dans le parcours de soins des personnes en situation de handicap.
- Garantir pour les personnes âgées et handicapées de vivre une vie conforme à leur volonté, avec l’aide nécessaire pour qu’elles aient la possibilité de choisir au même titre que l’ensemble de la société.
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Envisager la nationalisation de certaines entreprises fabriquant des « productions vitales » (par exemple : à Clermont-Ferrand, LUXFER-GAZ était la seule entreprise en France à produire des bouteilles d’oxygène et elle a fait faillite).
Mieux informer et prévenir
La santé dépend d’abord de la réduction de la pauvreté, qui doit être atteinte grâce à la mise en place des mesures du « bouclier social ». La santé dépend aussi des conditions de vie, de l’environnement, des conditions de travail de chacune et chacun, mais aussi de la possibilité d’accéder à une nourriture saine, à des soins appropriés et d’être protégés contre les menaces sanitaires, telles que les pandémies, les produits chimiques ou radioactifs et les rayonnements électromagnétiques.
- Sensibiliser tout individu à une bonne hygiène de vie physique et mentale, renforcer l’éducation à la santé dès l’école et tout au long de la vie, contribuant ainsi à une politique de prévention des maladies.
- Mieux prendre en charge et accompagner les traumatismes de l’enfance pour lutter contre les conséquences psychologiques, sociales et médicales ; former les professionnels de l’éducation et de la santé.
- Développer la prévention des maladies chroniques (diabète, surcharge pondérale, cancer…) grâce à des actions d’information sur les déterminants de santé comme la nutrition, l’activité physique, la consommation d’alcool, de produits toxiques et de tabac.
- Développer la prévention des addictions aux produits ou aux pratiques toxiques..
- Évaluer régulièrement les politiques de dépistage de masse, des cancers à l’hypercholestérolémie.
- Renforcer la formation des personnels de santé concernant les déterminants de santé, en particulier la nutrition.
- Augmenter et pérenniser les moyens humains et financiers de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) pour assurer la gestion du 3919.
- Étudier la mise en place de structures d’accueil préventif dès la première plainte d’une personne victime de violences familiales.
Améliorer l'égalité dans la prise en charge des soins
- Remplacer le paiement à l’acte, qui privilégie le court terme sur le long terme, la quantité sur la qualité et les inégalités, par un système de financement qui englobe un suivi plutôt complet et plus qualitatif du patient. Ce système de financement doit être fondé sur la prévention, la formation, les soins et la fourniture de données médicales.
- Améliorer notre système de prise en charge des dépenses de santé : créer un Régime Général Étendu, unique et simplifié, inspiré du régime d’Alsace- Moselle pour couvrir au minimum 90 % des frais de santé pour tous, avec un coût adapté aux ressources de chacun.
- Prévoir un forfait pour une visite annuelle gratuite chez un médecin et un dentiste pour tous les résidents.
- Fusionner les différents organismes pour optimiser la gestion et la rendre plus économe : le coût de la gestion par une seule caisse de Sécurité Sociale est bien moindre que par les mutuelles.
- D’ici la fin du mandat, étudier la possibilité d’une caisse unique de retraite complémentaire par répartition.
- Promouvoir une politique rationnelle du médicament (tant au niveau des prix que de la qualité) en révisant les rapports entre l’État et les laboratoires, la recherche publique et l’industrie pharmaceutique ; obliger l’industrie pharmaceutique à des conditionnements adaptés aux posologies courantes pour éviter le surcoût et le gaspillage.
Accompagner les accidents de la vie et les situations de longue durée
- Développer les liens entre médecine hospitalière et médecine de ville, en particulier pour les pathologies chroniques de plus en plus nombreuses, et repenser la valorisation de ces activités transversales.
- Améliorer la prise en compte des besoins de consultations de psychologues avec remboursement total ou partiel lorsqu’elles sont prescrites par des médecins.
- Permettre à tous l’accès aux soins palliatifs pour améliorer la prise en charge de la fin de vie ; développer la formation aux soins palliatifs.
- Donner un statut et un salaire digne aux auxiliaires de vie, qui accompagnent enfants, malades, personnes âgées… et prennent soin des personnes à domicile : prendre en compte leurs déplacements, la pénibilité des tâches et leurs conditions de travail, prévoir des périodes de formation rémunérées.
Recentrer sur l'éthique et la démocratie sanitaire
- Mettre en place une gouvernance hospitalière collégiale en intégrant les professionnels de santé à tous les échelons décisionnaires médicaux et paramédicaux en lien étroit avec les patients. Tout nouveau projet doit être décidé en faisant participer à la prise de décision celles et ceux qui auront à le mettre en œuvre ; un bilan de la mise en œuvre doit être fait obligatoirement avec les personnels et les « usagers ».
- Modifier la gouvernance de la Sécurité Sociale pour retrouver un processus de décision plus démocratique associant les bénéficiaires.
- Réformer le monde hospitalo-universitaire et de la recherche médicale, pour que l’exercice de la médecine ne soit plus sous l’influence des intérêts économiques des firmes pharmaceutiques et pour que les valeurs d’humanité, d’éthique et de bienveillance, ainsi que le travail d’équipe, soient les piliers de toute carrière médicale.
- Réformer l’Agence Nationale du Médicament afin d’éviter les conflits d’intérêt ;confier les procédures de mises sur le marché des médicaments à des experts indépendants chargés de contrôler les essais cliniques en toute transparence.
- Sanctionner les laboratoires qui organisent délibérément les ruptures de stocks afin de pousser à l’achat de médicaments plus coûteux.
- Revoir le fonctionnement des Agences Régionales de Santé pour octroyer plus de pouvoirs à leur Conseil de Surveillance avec une plus grande participation des citoyens.
- Prendre en compte les problèmes éthiques, en nous penchant sur la fin de vie et les droits des malades, ainsi que sur l’impact des avancées des biotechnologies, notamment génétiques.
- Autoriser l’euthanasie accompagnée par le personnel médical sous conditions : les médecins et le personnel médical souhaitant la pratiquer doivent avoir suivi une formation particulière, le patient doit exprimer clairement sa volonté et ne pas subir de pression extérieure, il doit souffrir d’une pathologie incurable qui provoque des souffrances physiques ou psychologiques. Pour de tels sujets de société, Nouvelle Donne recommande d’organiser un temps de débat national sur la fin de vie et de valider la décision de modifier les lois par référendum.
- Ouvrir le débat à l’échelle locale ou nationale sur les sujets de société pour répondre à certaines préoccupations de la population et associer les citoyens aux prises de décision : droit des malades, fin de vie, innovations en biotechnologie et génétique, adoption, médecines alternatives, légalisation ou dépénalisation du cannabis, salles de consommation à moindre risque (salles de shoot)…
Prendre en compte la diversité et l'évolution de la médecine
- Améliorer la reconnaissance, la prise en charge et le traitement des problèmes de santé mentale, et prendre en compte les avancées dans ce domaine, alors que s’accroissent les crises économiques, la souffrance au travail et les méfaits du chômage, et que le système éducatif ne tient pas assez compte des différences entre les individus, mettant certaines personnes, dès le début de leur vie d’adultes, dans une situation d’échec ou d’exclusion sociale.
- Évaluer les thérapies alternatives pour en finir avec ce paradoxe : parfois elles sont très utilisées, peu reconnues et donc peu surveillées par l’Administration, et parfois au contraire, pour des raisons de lobbying de professionnels de la santé, elles ne sont pas assez reconnues et pas assez soutenues par les pouvoirs publics, malgré les preuves de leur efficacité dans d’autres pays dans le monde.
- Promouvoir les innovations en santé (sur tous les plans sociaux, organisationnels, éducationnels, technologiques) qui font de la santé un bien commun, intègre toutes les richesses des individus, mêlent social et médical, ville-hôpital, pluriprofessionnalité, pluridisciplinarité, reconnaissance de l’individu, impact de l’environnement, et qui redonnent une place à part entière dans la société aux personnes vulnérables.