Mardi 28 octobre se tient à Amiens le procès de neuf militants de la Confédération paysanne poursuivis suite aux actions menées sur le site de l’usine des 1000 vaches le 25 mai dernier. Pour dénoncer l’industrialisation de l’agriculture et provoquer le débat, ils avaient en effet démonté la salle de traite avant d’être interpellés violemment par les forces de l’ordre. Indignée par la répression disproportionnée de l’action syndicale et soucieuse de la protection des lanceurs d’alerte, Nouvelle Donne apportera son soutien à ces neuf militants mardi 28 à Amiens par la présence de son co-président Pierre Larrouturou et de plusieurs adhérents et invite toutes celles et ceux qui le peuvent à se joindre à cette journée de mobilisation.
Pour l’agriculture paysanne, contre l’industrialisation de l’agriculture !
La ferme-usine des 1000 vaches est devenue un symbole : celui de l’industrialisation de l’agriculture. Un élevage démesuré, voué à alimenter un méthaniseur sur-subventionné, du lait écoulé à prix cassé, et aucun paysan à l’horizon. Au-delà de l’usine des 1000 vaches, c’est toute l’agriculture que les politiques actuelles poussent à l’industrialisation, et donc à la disparition des paysans.
Hélas, au lieu de lancer un débat de fond et d’organiser une transition rapide vers un nouveau modèle plus durable et plus humain, le gouvernement cède aux lobbies productivistes : fin 2013, entre Noël et nouvel an, le gouvernement a publié un décret permettant de construire des porcheries accueillant jusqu’à 2.000 truies sans enquête publique donc sans étude d’impact. Sur l’usine des 1.000 vaches, le Ministre de l’Agriculture dit qu’il est hostile au projet mais il laisse faire l’industriel qui le mène !
Pour faire cesser ce scandale et susciter le débat, des militants de la Confédération Paysanne ont investi le chantier de la ferme-usine des 1000 vaches le 25 mai au matin pour démonter la salle de traite. Ils n’ont commis aucune violence. Aucune dégradation si ce n’est le démontage de quelques éléments de la salle de traite.
Ce jour-là, en début d’après-midi, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération, est mis à terre par les services de sécurité de Stéphane Le Foll alors qu’il apportait tranquillement des pièces de la salle de traite au Ministre.
En fin d’après-midi, alors qu’il se rendait à Abbeville pour soutenir les quatre paysans gardés à vue depuis le matin, Laurent Pinatel a été violemment interpellé en gare d’Amiens et placé en garde à vue pour recel aggravé.
Nouvelle Donne s’indigne de ces méthodes : la répression de l’action syndicale ne peut être la réponse des pouvoirs publics face à la légitime indignation des paysans.
Nouvelle Donne demande à la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, de rappeler publiquement et solennellement son attachement aux libertés syndicales et à la protection des lanceurs d’alerte.
Nouvelle Donne demande instamment au gouvernement d’organiser enfin un débat national permettant de clarifier le modèle agricole vers lequel nous souhaitons aller : une agriculture paysanne, plus riche en emplois, capable de fournir des produits de qualité en limitant les pollutions et les intrants coûteux en énergie.