Raymond Aron (qui n’est sans doute pas le philosophe le plus populaire dans nos rangs) disait que débattre, c’est prendre le risque de changer d’avis. Je comprends que cette éventualité puisse faire peur à des militants venus défendre une idée qui à terme se révélerait délétère.
Ce dimanche lors de la journée nationale de Nouvelle Donne qui s’est tenue à Paris, il y a eu débat. Mais contrairement à la blague de mes copains me demandant : Nouvelle Donne, combien de divisions ? Le Parti a fait montre d’une belle détermination unitaire. Tant pour les élections européennes de 2019 que pour les chantiers en cours.
Car le deuxième reproche le plus fréquent c’est que l’on n’est pas visible. Ce qui est vrai. Pas visible, donc sous entendu dans ce reproche, que l’on n’est pas dans l’action. Quelle action peut mener un parti qui n’a pas d’élus à l’assemblée donc pas de temps de parole ? Si tant est que parler soit être dans l’action. Manifester ? Comme « la France insoumise ».
J’étais à toutes les manifs derrière les syndicats sans drapeau Nouvelle Donne. Je me suis discrètement affiché avec un badge pour la marée humaine mais sans demander une prise de parole.
Car la charte de Nouvelle donne interdit de s’opposer sans proposer de solution. Et les solutions de Nouvelle Donne ne tiennent pas en deux phrases choc du style « Y’a qu’à,… Faut qu’on ».
Alors ?
Alors Nouvelle Donne creuse son sillon. Entre les séquences électorales, nous travaillons nos propositions et menons des campagnes constructives. Celle du Plan-Finance-Climat. Celle de la semaine de 32 heures sur 4 jours. Nous soutenons les actions des autres. Derrière les syndicats, derrière les associations. Quand cela va dans le bon sens. Sans ostracisme.
Etre derrière ce n’est certes pas se rendre visible. Mais c’est être cohérent avec nos idées, nos convictions.
Nouvelle Donne reste donc un parti politique atypique, mais un parti. Décidé à porter lui-même ses idées. Ou plutôt et c’est là son ADN, ses propositions.
Convaincre plutôt que vaincre.