La Grande-Bretagne est dans le brouillard. Pendant la campagne du referendum britannique, le continent a été abondamment mouillé par les arguments des uns et des autres. Ces dernières semaines, nous avons même été inondés de sondages donnant les “in” et les « out » à 50% des intentions de vote. En fait, c’est de l’humour anglais !
Tu t’aimes ? toi non plus!
Dans l’état actuel de la participation de la Grande Bretagne à la construction européenne, nous ne savons plus dans quoi elle veut rester ni de quoi elle veut sortir. Schengen, la monnaie unique ce n’est pas pour elle depuis le début avec toutefois une option pour intégrer le mécanisme des fois qu’il y aurait une éclaircie. Sur ces sujets, tout ce que l’on peut faire de l’autre côté de la Manche, c’est sortir de l’option, et mettre les choses dans le bon ordre. C’est aux Etats membres qui ont avancé ensemble de décider si les retardataires peuvent les rejoindre ; l’Europe n’est pas un troupeau de pays qui doivent aller au rythme du plus lent…
Il est possible que le referendum soit destiné à fixer si le rabais budgétaire (le fameux” I want my monney back” de la dame de fer) doit continuer ou être supprimé. Dans ce cas, voter “in” voudrait dire “in my pocket” et voter “out” voudrait dire “out of your pocket”. A tous les coups, Londres gagne mais la pertinence de cette consultation est ridicule. Et David Cameron a obtenu de Bruxelles que, de toute façon, la Grande-Bretagne sera dispensée de plus d’intégration, n’aura pas à suivre les règles sociales européennes et, cerise sur le pouding, il a sorti un carton rouge pour que les règlements et directives ne soient pas mis en œuvre sur son territoire. Ne soyons pas étonnés si la participation est à son plus bas niveau car il n’y a plus de chemin à chercher avec un brouillard si épais.
Un corps électoral réduit à lui seul
Ce 23 juin, seuls les insulaires des îles britanniques et des ressortissants de territoires comme Gibraltar, Malte, Chypre ou des Malouines se prononcent. Leurs compatriotes expatriés depuis plus de 15 ans sur le continent européen n’ont pas été conviés à voter car ceux-là sont sortis du tunnel depuis trop longtemps.
Malgré tout, le débat a fait rage outre-manche entre les “leave” et les “remain”, hélas, mille fois hélas, au prix de la vie pour la jeune députée pro-européenne Jo Cox. Entre nazillons et supporteurs voyous de l’Euro 2016, c’est le flegme britannique qui sombre. En fait, les principaux politiciens anglais ont saisi l’opportunité du referendum pour gonfler le torse. Boris Johnson, l’ancien maire de Londres se verrait bien sortir de l’Europe et entrer à Dowding Street à la place de son allié conservateur David Cameron.
Des rives du continent
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Le smog va certainement recouvrir tout le continent et embrumer les capitales des Etats membres. Les cumulus du Brexit s’accumulent alors que le Front national et tous les populistes européens se complaisent dans le crachin.
Comme en circulation automobile, il y aura un ralentissement pour éviter les carambolages. Le balisage viendra de Bruxelles mais on continuera à rouler à droite ou à gauche de la route sans feu de détresse. Les grands travaux d’infrastructures transeuropéens seront noyés, les ambitions européennes englouties et les chantiers sensibles sur la fiscalité commune ou la solidarité sociale dans les limbes.
Le comique de situation ce sera pour le 2éme semestre 2017 quand la Grande-Bretagne prendra la présidence tournante de l’Union européenne et sera donc chargée de faire passer des règles communes pour vivre ensemble tout en se préparant à partir. Que d’averses en perspective !
Messieurs les Anglais, partez les premiers ! Laissez-nous les Ecossais et tous ceux qui espèrent l’embellie d’une Europe démocratique, solidaire, sociale, responsable et accueillante.
La CTN Union Européenne
PIKETTY ET LE BREXIT
http://indignes81370.blogspot.fr/
Qui va payer le divorce?
Qui va présider l’union au 1er Janvier2017
Les commentaire de Nigel Farad le lendemain du vote pour dire que en gros il s’est foutu de la gueule de ses électeurs est un monument à la gloire de ce qui est haïssable en politique. http://www.politis.fr/articles/2016/06/brexit-comment-le-camp-du-out-sest-fait-flouer-34989/
Merci pour ce message clair sur la situation en Europe avec lequel je suis d’accord. Les Anglais ont choisi de partir, ce qui pourrait effectivement faciliter une Europe plus sociale sur le long terme.
Il n’empêche que nous sommes en situation de crise, comme en 2007-2008. Ce qui risque d’arriver, comme alors, est l’émergence de solutions purement économiques, (rappelez vous pour les subprimes: mécanisme de stabilité, on “contrôle” davantage les banques, etc.) et non pas des solutions politiques. La City parle déjà des négociations avec l’Europe, sigh…
Pour éviter cela, il me parait de la plus grande importance de construire une structure type podemos en France, avec tous les partis proches de ND (et ils sont nombreux), PUIS un Podemos à l’échelle Européenne.
une primaire “à gauche” mais qui ce ferait sans l’initiative du PS m’apparait comme un début indispensable.
A court terme, le Brexit nous affaiblit tous. Néanmoins, cette Europe qui ne plaisait à aucun peuple, va devoir se remettre en question, et peut mettre enfin un moteur en place plutôt qu’un simple “marché”. Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort.
Bonjour,
Brexit! Qu’en sera-t’il des négociations pour les grands traités type TAFTA, CETA et TISA? La sortie de l’Union d’un pays adepte du libre échange va t’il les ralentir?
Hello,
J’aimerais bien entrer dans la CTN Europe, mais je n’arrive à trouver d’adresse de contact nulle part sur le site.
Bien à vous,
A Rémy : vous pouvez écrire ici : conseil-programmatique@nouvelledonne.fr
Les anglais viennent de se bouter eux-mêmes hors de l’UE.
Espérons que notre président avec les autres dirigeants des pays fondateurs, sauront saisir cette opportunité pour reconstruire un projet européen dans l’esprit et la vision des “pères fondateurs”.
Mais on peut aussi douter : quelles sont les ambitions européennes d’un président qui a choisi et maintenu un ministre des affaires européennes totalement inexistant, un président qui n’a jamais proposé le moindre projet politique à l’UE….
Heureusement, ailleurs, en Belgique par exemple,il y a des responsables politiques qui ont des solutions ambitieuses: cf Guy Verhofstadt avec son dernier ouvrage “Le mal européen”
Brexit! La sortie de l’Union d’un membre adepte du libre échange est elle susceptible de modifier et de freiner les négociations sur les TAFTA, CETA, et TISA?
Brexit! Quelles conséquences voyez vous sur les négociations des TAFTA, CITA et TISA? La sortie de l’Union d’un pays particulièrement libre échangiste peut-elle être une bonne nouvelle et freiner ces traités qui nous semblent tellement dangereux?
Merci à la CTN Europe de nous éclairer sur ce point.
si je comprends bien les anglais ont négocié des avantages, ils font l’europe à la carte. Je trouve en celà qu’ils sont déjà hors europe, alors autant se passer d’eux et avancer vers une europe des peuples malheureusement après celle de la finance. Une europe vraiment démocratique pour le peuple et par le peuple et le reste n’est pas important. Si l’europe se fait dans ces conditions alors oui nous pouvons espérer beaucoup encore et, révons un peu, une seule et grande patrie. C’est dommage pour ces insulaires, mais ils nous apportaient des trucs sympa, les incroyables commestibles, la monnaie locale…mais pas la gelly!!!
QUELQUE SOIT LE ReSULTAT DU VOTE EN ANGLETERRE?NOS SoiENT DISANT AMIS FERONS DU CHANTRAGE BIEN SÜR TOUJOURS à LEUR AVANTAGE ne nous laissons pas faire
pourquoi ne ferions nous pas en réponse à leurs exigences un référendum en France pour savoir si on veut las anglais evec nous en Europe
De toutes façons pour le + grand bien de l’Europe, c’est bien que la Grande-Bretagne s’en sépare. Pour au moins 2 raisons: les Etats-Unis n’auront plus leur cheval de Troie pour peser sur les orientations européennes (et ils ne s’en privent pas!!) et l’Europe sera plus à même de se recentrer sur son devenir avec des orientations claires (on peut rêver, non ?) et sortir du marasme actuel