Il ne s’agit pas ici d’ausculter les valeurs morales bafouées par les politiques française et européenne.
Plutôt de voir le problème sous un autre angle. Car force est de constater que les flux migratoires des années où le chômage était faible ne posaient que peu de problèmes.
Même à une période plus récente où le niveau de chômage était haut mais avait tendance à baisser.
On me rétorquera que le problème est plus grave. Pas sûr car les flux actuels sont assez comparables quoique certains prétendent à des décennies précédentes. A environ 60 000 personnes par an en France. C’est oublié qu’en 1979 la France s’apprêtait à accueillir 120 000 boat people sans plus de drame.
Tout cela pour dire que le problème de l’emploi exacerbe la crise migratoire.
Améliorer la situation sur le front de l’emploi aurait de mon point de vue un effet calmant.
Certains objecteront que si les migrants sont sûrs de trouver un emploi, leur nombre augmentera.
Le fameux appel d’air déjà mis en cause – un peu précipitamment mais pas sans arrière pensée – des aides sociales françaises.
Nouvelle Donne a été le promoteur le plus convaincu et le plus convaincant de la semaine de 4 jours et des 32 heures. Le sujet a été porté lors des européennes de 2014 et des élections françaises de 2017.
Au niveau européen, en Belgique et en Allemagne le sujet n’est plus tabou. Alors qu’en France certains veulent supprimer les 35 heures. Alors que le bilan des 35 heures est positif pour un coût bien inférieur aux mesures incitatives prises par tous les autres gouvernements et plus efficace avec 350 000 emplois créés. Et ce malgré quelques imperfections qu’il s’agira de corriger.
Les causes du chômage sont multiples mais ni la mondialisation et les délocalisations qui en découlent (importantes néanmoins dans le textile et l’automobile) , ni l’immigration n’ont eu un impact comparable aux formidables gains de productivité.
Pour lutter contre le chômage, la majorité des politiques suggèrent de relancer la croissance. En cela ils font preuve d’inculture puisque comme l’a démontré Thomas Piketty la croissance moyenne est de 1% depuis 2 siècles. Un chiffre insuffisant d’après tous les économistes pour créer des emplois. Il faudrait plus de 1,5% voire 2%.
Mais leur référence reste les 30 glorieuses chez nous ou les pays en voie de développement plus récemment.
Autant dire des exceptions.
Ajoutons que la croissance exige de consommer toujours plus de ressources naturelles et d’énergie et produit toujours plus de pollution et de déchets dont les gaz à effet de serre contre les quels la guerre aurait été engagée.
Donc nos politiques luttent contre le chômage en détruisant le climat.
Nouvelle Donne propose une réduction du temps de travail de 32 heures en 4 jours. A la carte afin de s’adapter au mieux aux spécificités de chaque entreprise et de ne pas reproduire les erreurs des lois Aubry en la matière.
La flexibilité ne doit pas engendrer la précarité.
Le nombre d’heures travaillées est stable en France depuis 1950. Mais les richesses produites (le PIB) ont été multipliées par 6,7.
Etre plus nombreux à travailler moins. Ca coule de source.
Travailler moins pour mieux vivre. Aussi.
Ce sera la base du groupe de travail emploi- europe 2019.
Les travaux du Collectif Roosevelt et de Nouvelle Donne et les propositions qui en découlaient n’ont pas vieillis.
Réactualiser certains chiffres et peut être aussi croiser nos propositions avec les domaines de la justice sociale et de la justice fiscale.
La prospérité sans croissance reste le mot d’ordre.
Ajoutons-y l’apaisement.
Cela concourrait au mieux vivre. Car ce n’est pas actuellement facile de bien vivre dans cette Europe-là .
PS: Un groupe travaille par ailleurs sur le sujet des migrations.