A Bordeaux,
Le 7 novembre 2014   

Monsieur Le Président, si j’avais pu participé à l’émission «En direct avec les Français» sur TF1, je vous aurais demandé :

–       Pourquoi, alors que le thème de la jeunesse était au cœur de votre campagne, les jeunes apparaissent comme les grands oubliés de votre mandature ?
–       Comment, avec des chiffres du chômage qui touchent 25% des jeunes diplômés et non diplômés, pouvez-vous dire que les choses ont été faites contre le chômage, alors même que votre ministre du travail M. Rebsamen lui-même considère que « la politique de l’emploi menée actuellement est un Echec » ?
–       Pourquoi axez vous votre politique sur le retour de la croissance alors qu’elle est atone partout en Europe, et depuis des années dans certains pays comme le Japon, malgré des politiques de relance continuelles à l’efficacité nulle ?
–       Comment pouvez vous affirmer que le retour de l’emploi se fera par cette croissance, et que dans un monde fini aux ressources limitées, la croissance serait infinie et illimitée?

Ces questions, Monsieur le Président, je vous les aurais posé accompagnées bien entendu de sources et de graphiques vérifiables. Et démontrant que vous êtes dans l’erreur, et que vous nous menez droit dans le mur, « plus vite, plus fort », peut être.

J’aurai conclu, Monsieur le Président, par des remerciements, et la sensation d’avoir participé à une émission transparente et non préparée.

Mais malheureusement, je n’ai pas pu vous interroger, parce que TF1 a succombé à la politique spectacle, et m’a remercié 2 jours avant l’émission parce que mon profil n’était finalement pas adapté, alors qu’il l’était la veille.

Monsieur le Président, j’ai la « chance » d’être en contrat d’alternance, et c’est ce que semblait souligner TF1 pour justifier mon remplacement. Et l’on m’a préféré un jeune homme plus précaire, qui souffre lui aussi de la dégradation des conditions de l’emploi dans notre pays et qui mérite comme tout à chacun de vous rencontrer.

Ce jeune homme, qui s’est avéré être un ancien candidat aux municipales à Marseille, a pu vous interroger sur ces mêmes sujets, et n’a pas semblé étonné de vous voir apporter comme solution au chômage des jeunes, la création de 15 000 nouveaux emplois d’avenir, une goûte d’eau.

Monsieur Le Président, quand votre popularité atteint 14%, et que 88% des 15-34 ans ne font plus confiance en la politique et en leurs hommes et femmes politiques, que faut-il faire ?

Je crois, Monsieur le Président, qu’il est temps que vous vous rendiez compte que nous ne sommes plus au stade d’une simple crise de confiance, mais bien à l’aube d’un renouvellement de notre Démocratie, pour enfin trouver de vraies solutions.

Nicolas PEREIRA
Un étudiant « chanceux »