Le dernier rapport du GIEC est angoissant. Troublant, inquiétant. 

Il souligne que nous approchons vraiment d’un point de non-retour et que sans action forte des États, les températures pourraient s’élever de + 3,7 à 4,8 °C d’ici la fin du siècle. Bien loin de l’objectif de contenir le réchauffement à + 2°C. La raison ? L’insuffisance criante des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre mises en place depuis plusieurs années.

Entre 2000 et 2010, les émissions mondiales de GES ont en effet augmenté de + 3,4 % par an. En 2013, ce sont 10,7 milliards de tonnes de GES (l’équivalent de près de 40 milliards de tonnes de CO2) qui ont été produites par les activités humaines : +2,1 % par rapport à 2012.

CO2-800.000

400 PPM

Pour la première fois depuis plus de 2,5 millions d’années, la concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère a dépassé pendant un mois en continu au mois d’avril la barre des 400 parties par million (ppm). Cette valeur symbolique avait déjà été franchie le 6 mai 2013 alors que le GIEC préconise une concentration de CO2 dans l’atmosphère de 350 ppm pour stabiliser le climat.

DES CONSÉQUENCES AUX QUATRE COINS DU GLOBE

Comme le soulignait Jean Jouzel à l’occasion d’une conférence de presse organisée le vendredi 16 mai (Le JDD : Nouvelle Donne veut 1.000 milliards pour sauver le climat) : « les conséquences de ce réchauffement climatique sont maintenant visibles aux quatre coins du globe. »

Inondations en Bretagne ou au Royaume-Uni, sécheresse en Californie, typhon Haiyan aux Philippines, crues exceptionnelles du Danube et de l’Edre en juin 2013, etc. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont en constante augmentation et les dégâts qu’ils causent avec. D’après la compagnie mondiale de réassurance Munich Re, le nombre de catastrophes climatiques a presque été multiplié par 5 au cours des trente dernières années en Amérique du Nord, par 4 en Asie, par 2,5 en Afrique, par 2 en Europe et par 1,5 en Amérique du Sud.

AUCUNE RÉACTION EN FRANCE

En France, ni ces événements ni le dernier rapport du GIEC n’ont suscité de véritable réaction de la part du gouvernement. Aucun commentaire à la hauteur de l’urgence que représente le dérèglement climatique en cours. Comme si la France, qui accueillera pourtant la COP21 à Paris en 2015, ne réalisait pas qu’il est grand temps de prendre le taureau par les cornes et d’agir avec force pour lutter contre ce phénomène que plus personne ne conteste aujourd’hui.

1.000 MILLIARDS POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : UN FINANCEMENT À LA HAUTEUR DE L’URGENCE CLIMATIQUE

« Il est encore possible de limiter la hausse des températures au niveau mondial. », affirme aussi le GIEC en conclusion de son dernier rapport. Mais cela passe inévitablement par une révolution économique. Pour sauver les banques, on a mis 1.000 milliards sur la table. Nouvelle Donne propose d’en faire autant pour sauver le climat et financer la transition énergétique.  

Vu l’urgence climatique et la crise économique que traverse l’Europe, il est impossible de faire reposer la transition énergétique uniquement sur des changements de comportements individuels en demandant aux citoyens de modifier leurs habitudes. Il faut bien évidemment donner un prix au carbone mais il faut aussi et surtout donner que les États prennent leur part de responsabilité.

Nouvelle Donne propose de négocier un Pacte Européen Climat – Énergie – Pouvoir d’achat qui permettrait à chaque État membre d’emprunter chaque année l’équivalent de 1% de son PIB auprès de la Banque européenne d’investissements pour financer des travaux d’économies d’énergie.

Alors que les États n’ont pas le droit de créer de la monnaie, on a créé en dix ans 2 628 milliards par et pour les banques privées ! Cette situation est totalement scandaleuse. Pendant des siècles, les États étaient les seuls à pouvoir battre monnaie. Ils peuvent sans doute partager ce pouvoir avec les banques mais il ne semble pas pertinent que les États soient totalement privés de ce droit fondamental.

Il est urgent de reprendre la main sur la monnaie. Il est temps de contrôler le pouvoir de création monétaire des banques afin d’éviter l’émergence de nouvelles bulles. La réappropriation de la création de la monnaie permettrait également de reprendre la possibilité de créer de la monnaie pour financer des grands projets comme la lutte contre le dérèglement climatique. Chaque année, la France pourrait ainsi emprunter 20 milliards à taux zéro pour financer notamment des travaux de modernisation énergétique des domiciles, des usines et des bureaux. Un rapport de la Commission européenne indique qu’un ménage peut espérer jusqu’à 1000 € d’économies par an. Par ailleurs, une étude du CNRS montre qu’une telle politique pourrait créer 200 000 emplois dans notre pays.

Ce Pacte permettrait aussi de financer un programme de recherche européen sur les transports plus propres, un habitat et une industrie plus sobres en énergie, et le développement de l’économie circulaire. Airbus et Ariane ont été deux grands succès de l’industrie européenne. Il est temps aujourd’hui d’investir avec la même ambition dans l’excellence environnementale.

Création monétaire par les États

0 euro

Création monétaire par ou pour les banques privées

2.628.000.000.000 euros


DES FACTEURS DE SUCCÈS

90 % des Français se sont déclarés favorables à un modèle énergétique favorisant les énergies renouvelables et les économies d’énergie (Sondage IFOP pour le WWF, avril 2014).

En Allemagne, Angela Merkel a fait de la transition énergétique sa priorité mais elle ne sait pas comment la financer. Or fin avril, le Deutsche Institut für Wirtschaft (DIW) a fait tomber un tabou en expliquant qu’il devenait nécessaire de faire de la création monétaire pour lutter contre la déflation. Nouvelle Donne propose effectivement de faire de la création monétaire, pas pour les banques mais pour les peuples.

WE CHOOSE TO GO TO THE MOON

Le 12 septembre 1962, John Fitzerald Kennedy prononce un discours historique : « we choose to go to the moon. » Nous avons choisi, nous avons décidé d’aller sur la Lune. Aller sur la Lune ? Mais ça fait des milliers d’années que l’homme en rêve. Des milliers d’années qu’on sait que c’est impossible. Sept ans plus tard, les l’homme sera sur la Lune.

Et nous en 2014, quelle est notre ambition ? Avec simplicité et audace, nous voulons non pas marcher sur la lune, mais changer le monde. Et cela commence par une transition énergétique à la hauteur de l’urgence climatique et du défi qui s’impose à nous.