Faut-il encore augmenter les impôts de M. et Mme TOUTLEMONDE, bloquer les retraites et serrer la vis aux collectivités ? Non, il existe un autre moyen d’aller vers l’équilibre des finances publiques !
Pour rompre avec des politiques qui nous mènent dans le mur et engager cette alternative, il faut comprendre que la crise vient fondamentalement du partage de plus en plus inégal de la richesse : en 30 ans, la part des salaires dans le PIB a baissé de 10% dans l’ensemble des pays occidentaux. Ce sont des sommes colossales qui auraient dû aller aux salariés, aux caisses de Sécurité Sociales et à l’Etat, et qui sont, de fait, partis vers les marchés financiers : sur la courbe, on voit que, en cumulé sur 30 ans, quelques 150% du PIB se sont ainsi « évaporés » ! On parle beaucoup de la dette publique (97% PIB) mais on ne parle jamais de la dette des marchés vis-à-vis des peuples : 150% du PIB !
4 solutions face à la crise
Alors, pour équilibrer nos finances publiques, qui doit payer ? Qu’on puisse faire des économies sur certains médicaments (nous consommons trop d’antibiotiques) et éviter quelques doublons dans les collectivités locales, c’est évident. Mais, en vérité, cela ne fera jamais 50 milliards d’économies. Aussi, Nouvelle Donne propose de :
- Réorienter les 30 milliards d’exonérations accordées aux entreprises vers les PME qui sont les créatrices d’emploi en France et de les soumettre à des conditions sociales et environnementales ;
- S’attaquer vraiment aux paradis fiscaux : C’est un manque à gagner de 50 milliards chaque année pour l’Etat. Nouvelle Donne propose une loi qui oblige toutes les banques à lever le secret bancaire – comme la loi FATCA aux USA – et modifie le code des marchés publics pour en interdire l’accès aux entreprises qui utilisent leurs filiales à l’étranger pour ne pas payer d’impôt en France.
- Financer la vieille dette publique à 1% : Pour aider les banques, la Banque centrale européenne a mis sur la table 400 milliards à 0,15% en septembre 2014. Pourquoi les banques peuvent-elles se financer à 0,1% alors qu’on demande des taux bien plus importants aux Etats ? C’est un vrai scandale. Certes la BCE n’a pas le droit de prêter directement aux Etats mais les Etats pourraient financer leurs vieilles dettes à 1% auprès de la BEI, Banque européennes d’investissement, qui se re-financerait, elle, auprès de la BCE. C’est ce que propose Nouvelel Donne. C’est possible tout de suite, sans changer les Traités ! Ce serait un énorme bol d’oxygène pour toute la zone euro.
- Lutter contre le dumping fiscal européen : En vingt ans, le taux moyen d’impôt sur les bénéfices est passé en Europe de 37 à 25 % alors qu’il est de 40% aux USA. Jamais il n’y a eu autant de bénéfices mais jamais l’impôt sur les bénéfices n’a été aussi faible ! Pour lutter contre le dumping fiscal, il faut créer un impôt européen sur les bénéfices. Si le budget européen était financé ainsi, la France pourrait garder les 21 milliards qu’elle envoie chaque année à Bruxelles. 21 milliards de marge de manœuvre chaque année sans augmenter les impôts sur les gens ni diminuer les retraites ou les salaires des services publics !
Pierre LARROUTUROU