Un vent mauvais s’est levé, il est porteur de peurs et de rejet de l’autre, il prospère sur les inquiétudes face à un avenir incertain et les haines, elles-mêmes alimentées par une xénophobie exacerbée.
La parole xénophobe et ouvertement raciste s’est libérée. La banalisation des idées, comportements et attitudes racistes dans notre quotidien est une réalité. Des essayistes en font régulièrement l’apologie. L’extrême droite et une partie de la droite dite républicaine la portent. Ces thèmes irriguent les réseaux sociaux et des espaces politiques de plus en plus vastes. Le capitalisme néolibéral, qui promeut la concurrence de tous contre tous et l’impératif de compétitivité, sape l’idée même d’égalité et nourrit ainsi la recherche de boucs émissaires.
L’augmentation de la précarité, la persistance d’un chômage de masse, les difficultés quotidiennes auxquelles est confrontée la grande majorité de la population, s’accompagnent du développement d’un racisme structurel qui gangrène notre société : discriminations à l’embauche, à l’accès au logement, concentration des immigrés dans des emplois pénibles et mal payés, violences policières, contrôles au faciès…
L’islamophobie progresse. L’antisémitisme refait surface s’appuyant sur des stéréotypes que l’on pouvait croire définitivement enterrés. L’attitude indigne des gouvernements européens, dont les gouvernement français successifs et celui actuellement au pouvoir, notamment par rapport aux politiques d’accueil et/ou de renvoi des migrants, participe de ce climat et le renforce.
Pourtant, il existe dans la société des forces nombreuses qui ne se résignent pas à cette situation et qui, au quotidien, mènent des combats aussi courageux qu’indispensables. Courageux, car ils sont en butte à une répression multiforme qui va des tracasseries policières répétées aux procès en justice par la tentative de criminalisation de leurs actions, et ce, malgré l’arrêt du Conseil constitutionnel qui reconnait le « principe fraternité ». Leurs actions résolues sont indispensables, car elles permettent de dresser des digues contre la vague montante du racisme et de la xénophobie.
Ne pas se résigner, mener sans relâche le combat pour une société juste et fraternelle, tel est tel notre mot d’ordre !
Ne pas se résigner et combattre le fait qu’une partie de la population soit stigmatisée en raison de sa religion, de sa couleur de peau, de sa culture, de son origine migratoire, de son lieu de vie…
Ne pas se résigner et combattre la banalisation des actes antisémites et l’islamophobie.
Ne pas se résigner et combattre la remise en cause, voire la confiscation des droits fondamentaux de l’humanité, comme la liberté de circulation et l’égalité des droits sociaux pour les migrants.
« Marée populaire » combat pour l’égalité, la justice sociale, la Paix et la solidarité.
« Marée populaire » appel, dans les collectifs de travail, dans les actes quotidiens et les choix démocratiques, à combattre le racisme, à se donner la force de se rassembler, pour, tous ensemble, avec nos différences, donner des couleurs à l’avenir !
Saint-Denis, le 21 novembre 2018