Les Etats-Unis sont en “avance de phase” pour analyser les effets du libéralisme anglo-saxon sur la redistribution des richesses. Les réformes “néo-libérales” y ont étées faites plus tôt et plus fort qu’en Europe. Il est donc intéressant de lire l’article d’Edward Wolff.

 

“Théorie du ruissellement” vous dites ?

Pas pour tous, ou vers le haut !

L’article ci-dessous a été traduit collaborativement par les adhérents Nouvelle Donne.
Source en Anglais disponible ici.


 

L’américain moyen était plus pauvre en 2013 qu’il ne l’était en 1983

Mis à jour par Matthew Yglesias le 28 janvier 2015 à 22h (heure française) @mattyglesias matt@vox.com

La dernière publication de l’économiste Edward Wolff sur la richesse des foyers pendant la Grande Récession présente des données réellement surprenantes sur “qui a gagné” et “qui a perdu” du terrain entre 1983 et 2013.

Alisha Ramos les expose dans un graphique saisissant :

Graphique : Evolution des richesses aux USA par niveau de patrimoine

La richesse des USA a considérablement augmenté durant cette période, ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Les technologies se sont améliorées et la productivité a augmenté, la société a donc une plus grande capacité pour créer des richesses. L’américain moyen est aussi sensiblement plus âgé en 2013 qu’il ne l’était en 1983, la richesse moyenne aurait donc dû augmenter.

Mais tous les gains sont allés vers les 20% les plus riches de la population. Pire que ça, plus de 100% des richesses crées sont allés vers les 20% les plus riches, car les 60% les plus pauvres se sont appauvris. 

Plus de 100% des richesses créées sont allées vers les 20% les plus riches, car les 60% les plus pauvres se sont appauvris.

Les données mettent en lumière le fait que les inégalités économiques se sont accrues au cours des dernières décennies, du fait d’un ensemble de réformes. Mais ces tendances sont aussi influencées par la politique du logement. La principale stratégie du gouvernement américain pour aider les familles de classe moyenne à s’enrichir consiste à les pousser à emprunter de grosses sommes d’argent dans le but d’accéder à la propriété. Puisque ces investissements sont financés avec de gros emprunts, ils peuvent être très lucratifs mais sont aussi très risqués.

Aussi longtemps que le prix des maisons augmentait, augmentait, augmentait et augmentait encore : alors tout va bien ! Mais une chute des prix de l’immobilier  – comme cela s’est produit en 2006-2012 – a achevé de totalement dévaster le patrimoine des classes moyennes.

Aucun dirigeant en place ne semble envisager la remise en cause, même légère, de cette stratégie.