Les médias disent souvent qu’on va vers la catastrophe. Je pense qu’on est déjà dans la catastrophe.
Comme médecin urgentiste, j’en ai assez de voir augmenter le nombre de suicides et que leur prise en charge se heurte aux problèmes de l’accès aux soins.
Là où vous fermez des entreprises (on l’oublie parce que ça ne fait plus la Une du 20H) il se passe des choses épouvantables, avec la misère qui s’installe.
Vous avez vu les chiffres exponentiels d’ATD Quart Monde, des Restaus du Cœur ? Cela devient intolérable, inadmissible ! Le nombre de repas distribués cette année va exploser. A chaque fois on fait appel à la charité. A chaque fois, on fait appel au peuple qui est généreux et qui donne. Mais on a envie de se retourner vers les politiques en disant qu’il est temps de changer les règles du jeu.
C’est pour çà que je soutiens Nouvelle Donne. Il faut quelque chose de nouveau, un big bang sanitaire, social, économique. Il faut qu’il se passe quelque chose. Un sursaut.
Humblement, je crois qu’à partir du moment où nous sommes les premières générations à n’avoir jamais connu des guerres, il faut que, de cet affrontement économique, on en sorte grandis pour les générations futures.
Il faut absolument mettre en œuvre des solutions nouvelles. Qu’on arrête par exemple de financer la Sécurité Sociale uniquement avec l’argent du travail et pas avec celui du capital.
Il faut arrêter que de grandes multinationales investissent dans les maisons de retraite, qu’on fait payer une fortune aux personnes âgées (et à leur famille) et que les dividendes soient reversées dans des fonds de pension étrangers. Je n’ai rien contre les étrangers mais je ne supporte pas la marchandisation de la santé !
Justement, ce combat qu’on mène, c’est aussi un combat contre le racisme. C’est montrer que la gauche, parce que nous faisons partie de la gauche, cette gauche est forte et cette gauche va se battre. Cela fait des années qu’on travaille ensemble avec Pierre Larrouturou. On a eu la chance de créer le collectif Roosevelt avec Stéphane Hessel… On est convaincu qu’il y a des solutions, qu’on peut faire les choses différemment. C’est cet espoir que nous voulons partager avec le plus grand nombre de citoyens.
Patrick Pelloux